Interview du mois – Gerrit Sindermann du Green Fintech Network
Ce mois-ci, nous nous sommes entretenus avec Gerrit Sindermann, président et cofondateur du GreenFintech Network, qui encourage l’écosystème de la finance numérique verte en Suisse. Les Fintechs vertes consistent en une gamme plus large de technologies numériques qui facilitent la transition écologique du secteur financier.
Comment le Green Fintech Network a-t-il vu le jour et quels sont ses objectifs spécifiques ?
Le Green Fintech Network est né d’un groupe de travail chargé de conseiller le gouvernement et les leaders de l’industrie pour positionner la Suisse comme un leader mondial dans la promotion des innovations qui soutiennent la transition écologique du secteur financier. La collaboration initiale s’est avérée très productive, ce qui nous a incités à formaliser ce groupe pour en faire l’association regroupant plusieurs parties prenantes qu’il est aujourd’hui.
Pouvez-vous nous donner un aperçu de la situation du réseau ?
Notre réseau, qui va bientôt fêter son premier anniversaire, comprend une quarantaine d’organisations allant des startups technologiques aux grandes banques, en passant par les fournisseurs de données ESG et les universités. Nous sommes structurés comme une association avec un conseil d’administration de douze membres, où les représentants des startups détiennent toujours une majorité d’au moins un siège. Cette structure garantit que nous restons dédiés au développement d’un écosystème florissant de finance verte numérique en Suisse. Cependant, nous nous efforçons d’éviter une organisation trop hiérarchique et avons une bonne expérience de l’engagement entre les groupes de parties prenantes membres et les organes du GFN.
Bien que nous soyons actuellement un peu plus représentés en Suisse alémanique, nous avons des membres du conseil d’administration de Romandie et nous faisons des progrès pour couvrir également la partie italienne de la Suisse. Nous avons commencé solidement et notre esprit de collaboration nous permet de travailler harmonieusement avec des organisations homologues dans toute la Suisse.
Quelles sont vos principales initiatives et activités ? Pouvez-vous donner un exemple d’une récente contribution du Green Fintech Network ?
Au cours de notre première année d’existence, nous nous sommes concentrés sur l’augmentation du nombre de nos membres et sur la facilitation d’interactions régulières entre eux. Nous avons également participé activement aux principales conférences et plateformes du secteur. Nous avons notamment collaboré avec l’Association suisse des banquiers pour organiser une conférence commune sur les fintech vertes. En outre, nous avons compilé et analysé les besoins de nos parties prenantes, ce qui nous a permis d’obtenir une vue d’ensemble du paysage de la fintech verte en Suisse. Nous sommes ravis de présenter ce document lors du prochain Forum Point Zero.
De quelle manière l’innovation fintech contribue-t-elle à faire progresser la finance durable ?
Notre vision de la fintech englobe une gamme plus large de technologies numériques qui facilitent la transition écologique du secteur financier. Ces technologies jouent un rôle crucial pour relever les défis complexes et intensifs en données de la finance durable. De l’analyse du risque climatique fondée sur l’IA aux rapports de durabilité et à l’analyse d’investissement spécialisée, diverses applications technologiques sont de plus en plus intégrées dans les pratiques financières. Cette intégration est particulièrement évidente dans des domaines tels que la mesure, la déclaration et la vérification (MRV), où les institutions financières s’appuient sur des solutions technologiques pour documenter et évaluer les risques et les impacts qui vont au-delà des états financiers traditionnels.
Quels sont les principaux défis auxquels les fintechs vertes sont confrontées pour développer leurs solutions ?
Les fintechs vertes sont confrontées à des défis classiques de démarrage tels que la visibilité, l’obtention de nouveaux clients, la collecte de fonds dans les phases de pré-revenu, le recrutement de talents et l’accès à des données suffisantes pour affiner leurs produits. La collecte de fonds est particulièrement complexe, car le nombre d’investisseurs qui comprennent à la fois les fintechs et le développement durable est limité. En outre, alors que certains domaines tels que la déclaration des émissions de carbone sont plus développés, voire obligatoires, des domaines émergents tels que la déclaration de la nature et la mesure de l’impact en sont encore à leurs débuts, bien que la trajectoire soit claire. L’alignement de la réglementation sur les normes et les taxonomies internationales est également crucial, afin de minimiser les besoins d’adaptation à mesure que les startups suisses se développent à l’échelle mondiale.